Bittou chef-lieu de commune en langue bissa signifie « enterrer la hache de guerre entre frères ». Selon la revue de la littérature disponible et les entretiens auprès des personnes ressources, Bittou a été créé entre le XIV et le XV siècle par des Bissa qui seraient venus de Léda, village situé à une quinzaine de kilomètres à l’Ouest de Tenkodogo suite à une querelle familiale entre deux frères. A partir de 1975, la sécheresse du Sahel et la saturation de l’espace en pays Mossi, ont accéléré les migrations des peulhs et des Mossis vers le Boulgou dans les vallées encore vides (monographie de la province du Boulgou, avril 2000). C’est ainsi que plusieurs groupes aux origines aussi diverses que les raisons qui les ont amenés à quitter leurs villages d’origine vont s’installer dans la commune, certains pour pratiquer l’élevage, d’autres à la recherche de terres cultivables ou pour échapper aux guerres tribales
Du point de vue traditionnel, le pouvoir politique est sous l’autorité du chef de Bittou.
Sur le plan coutumier, la majorité des villages sont sous l’autorité du chef de Bittou qui intronise les chefs des villages concernés. Il est assisté dans ses fonctions par un collège de sept (07) sages qui forment la cour royale. Le Chef de Bittou est intronisé par le chef de Tenkodogo. Ce qui témoigne des liens séculaires qui ont toujours existé entre les mossis et les Bissa. La famille Zampaligré occupe le trône depuis la fondation de Bittou. L’actuel chef, le douzième chef après Naaba Boulga est le Naaba Kib-Korogo. La succession au trône se fait de père en fils. La chefferie traditionnelle participe à la gestion de la commune en tant qu’organe consultatif dans toutes les questions engageant le devenir de la communauté. Elle joue un rôle de premier plan dans la gestion du foncier qui demeure un domaine sensible dans la commune. A cet effet, la résolution des conflits ou litiges liés au foncier lui incombe au premier chef.